Le palmarès des chansons qui ont vraiment mal vieilli

Les vraies grandes chansons résistent à l’épreuve du temps, transcendant leur genre et gagnant une place dans nos mémoires collectives. Cependant, certaines chansons sont soit un produit de leur époque, soit complètement déconnectées du paysage musical actuel en raison de leurs thèmes ou paroles controversés. Au grand dam de vos oreilles, nous vous présentons humblement une collection de chansons qui appartiennent à cette dernière catégorie.

Il leur a fallu environ 50 ans, mais les Rolling Stones ont finalement retiré «Brown Sugar» de leurs concerts en 2021. Cette chanson est l’un des morceaux les plus emblématiques du groupe, mais les paroles contiennent des références flagrantes à l’esclavage. Les Stones affirment que «Brown Sugar» traite des horreurs de l’esclavage, mais étant donné le contenu des paroles, cet argument est plutôt faible…

Personne ne contestera que David Bowie est l’un des plus grands artistes de tous les temps, mais même lui a parfois dépassé les bornes. C’est le cas avec «China Girl», tirée de l’album Let’s Dance. Cette chanson de 1983 déborde de stéréotypes racistes, même si Bowie a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une parodie du racisme. Il faut dire, toutefois, que la vaste majorité des fidèles de Bowie à l’époque n’ont pas saisi la satire qu’il voulait offrir avec «China Girl».

L’album Permanent Vacation, sorti en 1987, marque le début du retour d’Aerosmith à la fin des années 80, grâce au simple à succès «Dude (Looks Like A Lady)». L’inspiration derrière cette chanson vient d’une soirée que le groupe a passée avec les membres du groupe Mötley Crüe (qui auraient commencé chaque phrase par «Dude»), lorsqu’ils ont confondu le chanteur Vince Neil pour une jolie femme blonde. Si la chanson est un pilier de la culture pop depuis des années, la communauté LGBTQ+ a dénoncé à plusieurs reprises «Dude (Looks Like a Lady)» pour ses paroles et son clip transphobes.

En parlant des Crüe, ils sont également responsables d’une chanson controversée sortie en 1987. «All in the Name Of» de l’album multiplatine Girls, Girls, Girls, qui comporte certaines des paroles les plus sordides de l’histoire de la musique, raconte l’obsession d’un homme adulte pour une fille de 15 ans. «All in the Name Of» est essentiellement un incontournable sur notre liste, représentant toutes les chansons des années 70 et 80 portant un regard extrêmement problématique sur les filles mineures.

Le genre R&B des années 1990 n’a pas évité ce genre d’écarts quelque peu sinistres non plus… La chanson titre du premier album d’Aaliyah, «Age Ain’t Nothing but a Number», a été écrite par R. Kelly, qui a depuis été révélé comme un agresseur en série de femmes. Il travaillait à séduire la jeune et talentueuse Aaliyah, qui n’avait que 15 ans au moment de l’enregistrement de l’album, au vu et au su de tous, et «Age Ain’t Nothing but a Number» en est peut-être la preuve la plus publique et la plus flagrante.

«Indian Outlaw» était le premier succès de Tim McGraw à figurer au top 40, mais dire qu’il était problématique serait un euphémisme. Dans les paroles de la chanson de 1994, il se décrit comme «à moitié Cherokee et Choctaw», il est en fait originaire de Louisiane et n’a aucun héritage amérindien. La représentation stéréotypée des Amérindiens a poussé de nombreuses stations de radio à refuser de diffuser la chanson.

La fin des années 1990 a produit un certain nombre de succès profondément ancrés dans leur époque qu’il est presque déplaisant de les écouter maintenant, et une chanson qui figure systématiquement sur cette liste est «Fly» de Sugar Ray. Le simple de 1997 était un désastre de lignes de reggae improvisé sur un breakbeat de DJ et des riffs de guitare accrocheurs, avec les paroles étranges de Mark McGrath. Sugar Ray était plutôt un groupe de métal funk avant le succès de «Fly», et peu importe ce que vous pensez de ce genre, nous aurions tous préférés que la situation ne change pas.

Il semble toujours aussi fou qu’une chanson sur les sous-vêtements en string soit devenue un mégasuccès en 1999, mais c’est pourtant le cas. La chanson «Thong Song» de Sisqó était littéralement une ode à un objet inanimé, et le clip a été critiqué pour son objectivation des femmes, ouvrant la voie à la publication d’innombrables vidéos similaires. Les paroles et l’imagerie causent un petit malaise, maintenant, lorsque nous entendons «Thong Song».

Il n’y a pas plus «one-hit wonder» que Crazy Town. Le simple «Butterfly», sorti en 2000, est le seul à être entré dans le top 100 du Billboard, et c’est aussi la seule chanson rap-rock à atteindre ce type de succès dans les palmarès. C’est une chanson stupide avec une accroche encore plus stupide, et sa seule qualité musicale attachante est l’échantillonnage d’un morceau des Red Hot Chili Peppers, qui, selon la personne à qui vous demandez, n’est pas si attachant que ça. Nous vous mettons au défi: essayez de regarder l’intégralité de «Butterfly» sans rire ni sans l’éteindre.

Pour ceux d’entre nous qui étaient présents lors de l’engouement pour l’an 2000, deux choses sont évidentes: beaucoup de théories de complots et beaucoup de chansons sur ce que pourrait être le prochain millénaire. Presque toutes étaient malavisées, et Will Smith n’y a malheureusement pas échappé non plus, en sortant «Will 2K», dans l’album Willennium en 1999. Les paroles parlent toutes du 31 décembre 1999, ce qui signifie que la chanson est devenue instantanément obsolète, au point d’être carrément inécoutable maintenant. Et le clip musical met en scène Will dans une variété d’époques musicales et de costumes qui sont également extrêmement datés. Il était tout simplement impossible pour «Will 2K» d’atteindre une quelconque pérennité, compte tenu de son contenu.

Le genre nu-metal est l’un des plus décriés de l’histoire de la musique, et ce, pour une bonne raison. L’exemple le plus flagrant est probablement Limp Bizkit, un groupe qu’il est quasiment impossible d’écouter aujourd’hui sans être sarcastique. La chanson «Rollin’ (Air Raid Vehicle)», sortie en 2000, est peut-être le pire du pire, en termes de paroles, de musicalité et de clips absurdes. Si vous vouliez regarder un seul clip pour résumer la scène nu-metal en 2000, c’est celui-là.

La descente des Black Eyed Peas du statut de groupe de rap respecté à celui de vers d’oreille pop irritants a été bien documentée, et tout a commencé en 2003 avec l’album Elephunk. En particulier, le quatrième simple de l’album avait un titre si offensant qu’il a été discrètement changé en «Let’s Get It Started» sans explication publique… Mais honnêtement, la raison était assez claire.

Alicia Keys a connu un coup de malchance incroyable avec sa chanson de 2005 «Unbreakable». Dans les paroles, elle cite des couples de célébrités, dont Bill et Camille Cosby, Kimora Lee et Russell Simmons, et Will et Jada Pinkett Smith. À l’époque, cela n’aurait pas été une si mauvaise décision, mais compte tenu de ce que nous savons aujourd’hui de ces trois hommes, «Unbreakable» nous reste en travers de la gorge.

Katy Perry accaparait déjà une culture qui n’était pas la sienne avec «I Kissed A Girl», et puis elle est franchement allée trop loin avec «Ur So Gay». Le simple de 2007 était censé parler d’un «homme métrosexuel», mais en réalité, il est juste homophobe et insultant. Elle ne peut pas vraiment prétendre être une ardente défenseure de la communauté LGBTQ+ si elle sort des chansons comme celle-ci.

La grande majorité de la discographie de Beyoncé, tant au sein des Destiny’s Child qu’en tant qu’artiste solo, est irréprochable et mérite tous les d’éloges qu’elle reçoit. Cependant, aucun artiste n’est parfait, et les paroles de la chanson de 1999 «Bug-A-Boo» sont parmi les plus dépassées de tous les temps. La chanson commence par «You make me wanna throw my pager out the window», et il y a une mention d’AOL, deux références qui confondraient toute une génération de nos jours.

Il est difficile de juger les premières œuvres de Kesha, étant donné la querelle judiciaire qui l’oppose encore à son producteur Dr. Luke. Mais il faut dire que son simple phare de 2010 «Tik Tok» était une chanson trash et générique qui misait lourdement sur l’ajustement automatique, qui n’en restait pas moins lourdement copiée sur les pièces de Lady Gaga. Nous souhaitons à Kesha tout le bien possible… à condition que nous n’ayons pas à écouter cette chanson à nouveau.

En 2011, Ed Sheeran nous a fait découvrir ses chansons pop d’auteur-compositeur-interprète, et si son premier album a été un énorme succès, il n’était pas exempt de défauts. «Wake Me Up» comporte des paroles sérieusement dépassées, même pour l’année de sa sortie. «And if your DVD breaks today / You should’ve got a VCR / Because I’ve never owned a Blu-ray, true say», voilà une réplique qui ne fonctionne vraiment à aucune époque.

Est-ce que les DJ de mariages kitsch jouent encore «Party Rock Anthem» de LMFAO? Parce que c’est probablement le seul endroit où vous pourrez encore l’entendre. La chanson était évidemment extrêmement entraînante et jouée ad nauseam dans les années qui ont suivi sa sortie, mais de nos jours, «Party Rock Anthem» ferait grimacer n’importe qui et n’a presque aucun attrait, même de manière sarcastique.

Calmez-vous, les Swifties: nous savons que vous n’écoutez plus «I Knew You Were Trouble». Taylor Swift a décidé de s’essayer au dubstep en 2012, comme de nombreux artistes à l’époque, et comme pour la plupart d’entre eux, ce fut une erreur. La vedette de la country-pop a été critiquée à juste titre pour s’être lancée dans une tendance peu originale et bien qu’elle ait indéniablement grandi en tant qu’artiste depuis, nous sommes tous d’accord pour laisser celle-ci dans les années 2010.

Justin Bieber est un autre exemple de vedettes de la pop qui ont poursuivi le bon vieux dubstep en 2012. «As Long As You Love Me» n’a pas été super bien accueillie quand il est sorti, car les basses ne correspondaient pas vraiment à l’esthétique pop du Biebs. Plus de dix ans plus tard, c’est toujours le cas, alors que le dubstep a disparu du grand public.